Lorsqu’on évoque la révolution de la robotique qui est en train de transformer nos industries, mais aussi nos entreprises au sens large, de même que notre vie quotidienne, on ne peut s’empêcher de songer à toutes les œuvres apocalyptiques – littéraires, cinématographiques, etc. – que cette émergence du rôle des robots dans la vie des humains a influencées.
Dans l’imaginaire des créateurs, les robots ne sont jamais que des ennemis… ou, plutôt, le deviennent : plus rapides, plus endurants, sans besoins à satisfaire – autre que leurs besoins en énergie –, ils sont censés, petit à petit, s’opposer à l’homme jusqu’à le détruire…
Bien sûr, cet imaginaire a donné naissance à des chefs d’œuvre, et l’homme n’adore-t-il pas jouer à se faire peur, comme le grand enfant qu’il est resté ?
Mais, de manière plus « sérieuse », nous sommes aujourd’hui en droit de nous poser cette question : avec l’émergence de tous ces robots, l’homme n’est-il pas en train de perdre pas sa place ?
De l’industrie à notre quotidien : la place des robots dans la vie humaine
Il y a seulement quelques années, certaines actions de notre vie quotidienne auraient été, tout simplement, impensables : que votre réfrigérateur vous alerte parce que votre stock de lait est en train de diminuer, par exemple, et qu’il s’occupe lui-même d’en passer commande !
Des lave-vaisselle « intelligents » aux robots aspirateurs qui gèrent eux-mêmes la propreté des sols de votre maison, en passant par l’automatisation de cette même maison – éclairage, climatisation, etc. : nous nous sommes habitués au confort domestique offert par la robotique.
Et ce n’est « rien » à côté du rôle de plus en plus prépondérant des machines dans le monde de l’industrie : les robots industriels déplacent de lourdes charges, assemblent les pièces détachées, les soudent, manipulent les produits toxiques… Dans le secteur agricole, des robots aériens collectent les informations utiles sur les terres et les cultures… Dans la médecine, nous avons maintenant des robots d’assistance aux diagnostics très efficaces, des supports à la chirurgie, des machines destinées à aider les patients à mobilité réduite… Dans l’enseignement, les robots sont de plus en plus souvent utilisés dans l’apprentissage, sous forme de jeux ou de mises en place de projets d’études…
Peu de secteurs de notre existence échappent à l’application robotique ! Est-ce un atout pour l’humain, ou un danger potentiel ?
Les dérives et les risques de la robotisation
Au chapitre des dérives, on peut évoquer, par exemple, les « real dolls » : ce sont des robots sexuels, des sortes de poupées humaines qui ont un succès fou au Japon, et dans lesquelles des systèmes robotiques sont intégrés. Ou encore, les « ratés » tonitruants des robots conversationnels : le logiciel de reconnaissance faciale de Google, qui proposait le terme « gorille » pour désigner des personnes noires ; ou le chabot TAY de Microsoft, qui tweetait des propos racistes et misogynes…
Certes, on peut penser que l’IA n’en est qu’à ses débuts, et qu’il est nécessaire de « rectifier le tir » régulièrement, mais il est aussi normal que certains grincent des dents ! J
Pour rester plus pragmatiques, les détracteurs de la robotisation se préoccupent surtout des soucis de droits d’auteurs – pour l’IA – et du risque de voir les robots supplanter l’humain dans les entreprises, notamment dans le domaine industriel.
Le risque est-il réel ?
Alors, l’homme doit-il se sentir menacé par l’invasion des robots dans son quotidien ?
Mon opinion personnelle est claire : non ! Et cela, pour trois raisons principales :
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Aider et non remplacer
Bien sûr, on ne doit pas se voiler la face : une entreprise industrielle a un intérêt économique évident à s’équiper de robots, et bénéficier de leur capacité à produire 24 h/24 sans jamais se fatiguer, ni demander d’augmentation de salaire ! J
Mais il ne faut pas oublier que le but premier de la robotique collaborative est de restreindre la pénibilité des tâches, et de préserver la santé des opérateurs : soulever des charges à répétition, etc.
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Prendre les places vacantes
Bien souvent, les robots sont mis en place dans des usines qui peinent à trouver de la main-d’œuvre. C’est le cas dans le bâtiment, par exemple, où les applications robotisées vont se développer, car il est très difficile de recruter des salariés.
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Mieux utiliser les compétences humaines.
Plus de robots, cela signifie aussi plus de personnes qualifiées pour la programmation, la conception, l’installation, la maintenance… Les emplois « remplacés par des robots » sont, en fait, remplacés par des emplois différents, visant à intégrer le robot et le faire fonctionner pendant des années.
L’homme possède deux capacités dont aucune machine, aussi évoluée soit-elle, ne pourra jamais se prévaloir : son libre arbitre et son intuition – ou sa créativité.
Si l’on prend pour exemple le domaine médical, des outils robotisés ne remplaceront pas les chirurgiens. Mais ils leur permettent de réaliser des chirurgies très complexes. Là où la main du chirurgien peut trembler, hésiter… le robot lui ne tremble pas !